naufrages – Hervé Georges IC

Ile. 2011, huile sur toile, 65x92cm

Il faut prendre le temps de pénétrer le monde d’Hervé Ic tant il est étrange de prime abord et ne se laisse pas appréhender facilement. Il nous invite dans un univers où se mêlent songes et réalités, où se confondent univers aquatiques et terres inconnues.
Le monde dont il est question prend la vie par ses extrémités. Nous sommes embarqués sur de frêles radeaux, au gré des courants, culbutés par des eaux hostiles. Et si nous trouvons la terre, il s’agit alors de Terra Incognitae hostiles où règne les sous-bois et leurs entreprises de putréfaction. Ici la réalité est une superposition de faits et de causes qui se heurtent à la puissance des illusions. Point de salut dans ces soleils couchants, dans ces horizons faussement utopiques qu’ils en deviennent incertains. A l’ombre de cette végétation où dominent les oiseaux de nuit et les faux-semblants, cadavres déchets et nourritures occupent la même place. Les naufragés s’entredévorent pour survivre.
La technique remarquable de ce peintre lui permet de décrire ses songes noirs Goyesques dans ces espaces métaphysiques faisant parfois penser à Tanguy. Sur un fond de couleurs saturées, telles des cartes postales trompeuses, le sujet se dissout dans la superposition d’autres sujets invitant le spectateur à composer une histoire que ces jeux de transparence rendent complexe comme la vie.
Hervé Ic le répète « la charge est pour moi une manière d’approfondir le tableau, d’augmenter sa picturalité, de le rendre imperceptible au regard rapide, d’encourager à scruter, à voir derrière ». Le monde d’Hervé Ic, tout en profondeur, comme un songe en peinture.
slash-paris.com. septembre 2010 | Galerie Eric Mircher

Highlander. 2012, huile sur toile, 190x280cm. after C.J. Vernet, I. Aïvazovski, J.A.T. de Gudin, Hubble